
Zapping Monde Quinze “J’ai fait du chemin”, Mathieu Bastareaud se réjouit de son retour
Paul, tu es l’un des nouveaux visages du Top 14, quel a été ton parcours pour arriver à ce niveau ?
J’avais un ami qui jouait au Castres Olympique. Lorsque j’étais entraîneur de rugby à Réalmont XIII l’année dernière, il m’a proposé de venir entraîner à Castres. J’ai essayé et j’y suis resté. En plus, j’ai étudié au Lycée la Borde-Basse à Castres, c’était aussi plus facile pour moi.
Quand ils m’ont emmené à Castres Olympique, j’ai commencé à entrer en phase avec le club. J’y ai passé quatre années merveilleuses. Puis il y a eu une année de transition où j’ai intégré le Sporting Club Albigeois puis Montauban. J’y suis resté 5 saisons, de l’académie à l’entraînement et au jeu avec l’équipe première.
La merveilleuse ascension s’est arrêtée tragiquement

Paul TailhadèsCrédit photo – IconSport
En mars 2019, vous avez fait un AVC, comment vous sentez-vous après cet accident ? Comment revenir après un tel choc ?
Il a fallu être patient alors, surtout pour voir si je pouvais continuer à jouer au rugby. Parce qu’il n’était pas sûr que je puisse continuer après ça. Après avoir obtenu la permission du médecin de me permettre de continuer, ça a recommencé petit à petit. D’abord physique, puis contact et en fin de match. Le protocole de reprise a été respecté et tout s’est bien passé. Outre le fait que c’est arrivé juste avant le covid-19, j’ai pu prendre le temps de bien me reposer, de mettre de l’ordre puis de recommencer.
Comment vas-tu aujourd’hui?
J’ai encore des tests et un suivi. Tout va très bien aujourd’hui et on espère qu’il en sera ainsi. C’est maintenant de l’histoire ancienne et nous devons nous concentrer sur l’avenir.
Le rêve d’accéder au TOP 14 s’est réalisé

Paul TailhadèsCrédit photo – IconSport
Pouvez-vous expliquer ces choix de carrière?
Après mon passage à Albi, j’avais Montauban comme interlocuteur et le projet me convenait très bien. En plus j’étais proche de la famille donc c’était un bon compromis. C’était un bon club qui venait d’arriver en finale de Pro D2 donc c’était très bien pour moi et j’ai décidé.
La section Paloise s’offrait alors à vous, quelle était la meilleure opportunité ?
Lors de mon avant-dernière année, la Section Paloise m’a contacté et je me suis inscrit chez eux. Puis j’ai été prêté à Montauban pour la première année et cette saison je suis revenu à Pau.
C’était surtout la possibilité de jouer au plus haut niveau. Le Top 14 est plus attractif. En parlant de ça, c’est un rêve devenu réalité pour beaucoup de joueurs qui évoluent dans un centre de formation ou même en Pro D2. Alors quand on a l’occasion d’y jouer, ça donne forcément envie, alors je me suis lancée dans l’aventure avec Pau.
Comment s’est passée votre intégration ?
Franchement, c’est un club très familial où l’ambiance est vraiment bonne. On a beaucoup de joueurs dans la même tranche d’âge et il y a une très bonne entente. Les gars formidables m’ont très bien accueilli et tout s’est très bien passé depuis mon arrivée.
Connaissiez-vous déjà les joueurs de l’équipe avant de vous rejoindre, ou était-ce une découverte complète ?
Je connaissais certains joueurs à mon arrivée, oui, après avoir joué contre eux, notamment dans les sélections jeunes. Puis il y a des gens que je venais de rencontrer au CERS (Centre Européen de Rééducation du Sportif) et que j’avais déjà rencontrés, comme Nathan Decron ou encore Jordan Joseph. Donc, évidemment, quand je suis entré dans le club, il était plus facile de s’impliquer et d’obtenir les notes.
Développer avec ces joueurs vous a-t-il permis de progresser plus vite ?
Au contact de ces gars-là, tu te rends compte que ce n’est pas le même niveau, c’est le Top 14. C’est un niveau supérieur. Tout va plus vite et il faut être capable de les suivre.
Est-ce pour vous la principale différence entre le Top 14 et la Pro D2 ?
Il existe de grandes différences de vitesse et de précision par rapport au Pro D2.
Une belle entrée dans l’élite à Marcel-Deflander

Paul TailhadèsCrédit photo – IconSport
Il faudra donc attendre la neuvième journée pour pouvoir fouler les greens du championnat, une raison particulière à cela ?
Après une blessure en décembre, j’ai été opéré d’une hernie discale en février dernier. Je l’ai traîné pendant un certain temps et je me remets depuis février avec beaucoup de soins et de rééducation. Après la récupération, j’ai enchaîné les échecs physiques. Malgré vouloir revenir très vite sur le terrain, j’ai pris mon temps et pris bien soin de moi pour être enfin opérationnel.
Pouvez-vous nous raconter comment s’est passée l’annonce de ce premier mandat et comment vous l’avez vécue ?
Forcément, vous avez un petit doute. Ignacio Calles était dans la sélection cette semaine-là, donc il aurait peut-être eu de meilleures chances qu’il ait pu jouer. C’est la totalité que tu ressens après que je ne savais même pas si j’allais commencer sur le banc ou être titulaire.
Blessé depuis décembre dernier et n’ayant pu jouer que dix minutes contre Biarritz en amical, je l’attendais avec impatience. Très heureux et très excité de porter le maillot de la Section Top 14.
Le premier succès de Marcel-Deflandre en 24 ans pour Pau, peux-tu parler de cette grosse première place dans l’élite pour toi et du sentiment qui prévaut au coup de sifflet final ?
C’était beurk devant ce public à Marcel-Deflander. L’ambiance était incroyable, donc évidemment le premier match de Top 14 et la première victoire à l’extérieur c’est quelque chose. De plus, cela fait un moment que nous n’avons pas gagné là-bas, donc c’était incroyable. Le sentiment dominant est la joie, nous étions tous très heureux et fiers. C’était magique ! D’autant plus qu’on sortait d’un col un peu délicat, donc on s’est lancé et c’est beau.
Comment s’est passé votre match face à un autre jeune pilier prometteur de votre génération : George-Henri Colombo ?
Trop bien… J’ai reçu un carton jaune (rires). Un peu compliqué, c’était un match de récupération, mais bon vu la rencontre, ce n’est pas négligeable pour moi, le résultat de l’équipe compte. Même si je préférerais ne pas prendre le carton pour le premier et donner une meilleure image.
“Il y a un bon projet et j’aimerais en faire partie”

Paul TailhadèsCrédit photo – IconSport
Quels sont vos objectifs pour le reste de la saison avec l’équipe ?
La priorité serait d’enchaîner les matches et de jouer le plus possible. Il y a eu une suite de match, donc il faut que je réussisse à me remettre dans le jus, à accélérer le rythme.
Ensuite, avancez ensemble autant que possible. Nous sommes déjà à la moitié de la saison, donc nous devons avoir la meilleure deuxième partie possible. Le fait que vous ayez répondu à La Rochelle est très bien, donc ce serait bien que ça continue.
Votre contrat expire en juin prochain, vous aimeriez que l’aventure continue en Béarn ?
Evidemment j’aimerais rester à Pau, je me sens très bien dans le groupe et le vestiaire est super. Il y a un bon projet et j’aimerais en faire partie.
résumer
Débuts dans le XIII, premier dans le Top 14, l’avenir… la découverte de Paul Tailhades, le jeune pilier de la Section Paloise, qui a fait ses débuts dans l’élite à l’occasion de la neuvième journée de championnat et le triomphant voyage à La Rochelle.

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