les Etats-Unis malades de leur police

JToutes les précautions ont été prises aux États-Unis avant la diffusion, le 27 janvier, des images macabres du meurtre, le 7 janvier, d’un automobiliste par un groupe de cinq policiers à Memphis, dans le Tennessee. L’expulsion des auteurs de la pluie de coups responsables de la mort de l’Afro-américain de 29 ans Tyree Nichols appelle au calme de toutes les autorités, politiques et spirituelles : la peur était grande. Les images extrêmes provoquent la violence.

Le sens des responsabilités a prévalu, mais une fois de plus les questions sont restées sans réponse. Car cette mort supplémentaire dont sont responsables les garants de l’ordre public tend à montrer que, hélas, rien n’a changé aux États-Unis, plus de deux ans après la mort brutale de George Floyd à Minneapolis, Minnesota, en mai 2020. Mort également lors d’une arrestation extrêmement violente. La tragédie a déclenché une vague de protestations et anéanti les espoirs de changement.

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Les chiffres sont implacables. Selon le recensement annuel Poste de Washington, En 2022, 1 093 personnes ont été tuées par la police, principalement par des armes à feu, et cela ne cesse d’augmenter. Le compte à rebours a été lancé après la mort par balle en 2015 de Michael Brown, un Afro-Américain de 18 ans, à Ferguson, dans le Missouri, une banlieue de Saint-Louis. À l’époque, une réponse consistait à normaliser les caméras portées par la police pour lutter contre l’arbitraire. Ce sont les caméras qui ont enregistré le meurtre de Tyree Nichols.

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Certaines des sources de cette violence sont bien connues. L’extrême décentralisation de la sécurité publique, de la ville vers l’État fédéral, a produit une stratification policière qui empêche l’établissement d’une véritable doctrine au niveau national. Cette dernière est pourtant nécessaire pour opposer ce que l’avocat le plus engagé d’aujourd’hui, Ben Crump, dénonce à cet excès. “Une culture institutionnelle du maintien de l’ordre qui tolère l’usage excessif de la force, en particulier contre les minorités.”Y compris les membres de cette minorité eux-mêmes.

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Mise à jour essentielle

En diffusant des images de la mort de Tyree Nichols, battu par cinq policiers, également afro-américains, et laissé pendant de longues minutes sans secours, les appels à la réforme s’affirment en leur faveur. La réponse à cette violence structurelle s’est jusqu’ici limitée à dissoudre l’unité de police responsable de la mort d’un jeune Afro-Américain, créée à Memphis en 2021.

Sur le plan politique, la prudence adoptée par le Parti démocrate s’explique par le précédent de 2020. Le président Joe Biden a payé le prix fort pour ses appels à des changements radicaux dans les élections au Congrès. Le maintien de l’ordre alors que la criminalité augmente dans les capitales américaines, dommages collatéraux de la pandémie de Covid-19.

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Le Parti républicain a exagéré les demandes d’une minorité de la gauche du Parti démocrate de réduire le financement des forces de police. Toujours prompt à défendre les policiers, le Grand Old Party rechigne à leur demander de changer ou à remettre en cause une immunité qui frôle parfois l’impunité. Cette mise à jour est à la fois urgente et nécessaire.

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