Carburants : les pistes du gouvernement pour adoucir la fin des ristournes

Publié le 15 novembre 2022 à 17h55Mis à jour le 15 novembre 2022 à 18h18

Lorsqu’il était à Bercy et qu’il devait défendre son bilan en matière de pouvoir d’achat, Gérald Darmanin citait sa grand-mère pour expliquer le mécontentement des Français malgré l’argent de poche ; L’équipe gouvernementale actuelle verra rapidement si cet adage est toujours d’actualité.

L’Etat emprunte ce mercredi une voie politiquement dangereuse en supprimant progressivement sa remise à la pompe, qui pourrait rapidement franchir la barre des 2 euros le litre en moyenne. De quoi réchauffer l’ambiance, alors qu’un dispositif plus ciblé pour les grands pilotes qui doivent reprendre les commandes reste insaisissable et s’annonce un peu moins généreux que celui esquissé l’été dernier.

Économie pour le conducteur

Ce mercredi, la remise de 30 centimes par litre de carburant à compter du 1er septembre expire. Il ne sera désormais plus que de 10 cents jusqu’à ce qu’il soit complètement aboli le 31 décembre. Le barème est le même pour la ristourne financée par TotalEnergies dans ses gares, qui est de 20 à 10 centimes avant de disparaître fin 2022. La première remise financée par l’État de 18 cents a été appliquée d’avril à août.

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“Ce dispositif permettra à un conducteur français d’économiser en moyenne 120 euros sur toute l’année 2022, plus une économie de 40 euros avec la remise de Total”, a assuré Gabriel Atal à l’Assemblée nationale ce mardi. Le représentant du ministre des Comptes publics a toutefois rappelé que cette mesure avait “toujours vocation à être limitée dans le temps”, car “derrière le conducteur qui charge se trouve le contribuable”.

En fait, l’événement était extrêmement coûteux. L’acompte pour l’ensemble de l’année 2022 est de 7,6 milliards d’euros. C’est presque le montant qui a été dépensé pour financer le bouclier des prix de l’essence. Au total, l’Etat a mis 110 milliards d’euros sur la table en 2021-2023 pour atténuer les conséquences de la crise énergétique.

Dispositif cible

Si la décote s’estompe, Bursey promet pour quelques semaines un appareil plus ciblé, qui devrait prendre le relais début 2023. Ou plus ou moins un nouveau chèque, même si la plupart se détournent du terme à cause de son odeur de soufre politique. “Les Français sont de plus en plus agacés par cette idée de chèques, beaucoup d’entre eux ont l’impression qu’ils n’en ont jamais le droit. Nous voulons un dispositif ciblé qui aide les travailleurs », a déclaré le conseiller du ministre.

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Gabriel Attal martèle depuis quelques jours maintenant, et le futur dispositif “gros rouleurs” sera en réalité un dispositif “gros ouvriers” pour “accompagner les Français qui ont besoin de leur voiture pour générer des revenus d’activités”. Il s’agit en fait d’une refonte d’une mesure déjà annoncée cet été et finalement abandonnée au profit de la populaire ristourne de 30 cents réclamée et remportée par la droite.

Une enveloppe moins généreuse

Mais ce premier rendez-vous raté a au moins permis de créer une structure technique qui servirait au futur système « gros ouvrier » ; peuvent obtenir de l’aide dans les jours qui suivent la saisie de leur niveau de revenu et de leur numéro d’enregistrement.

“On a la philosophie, le pipeline, l’enveloppe budgétaire, maintenant reste à dire pour qui et combien”, décrypte le conseiller du ministre. En effet, des arbitrages sont toujours en cours quant à ce que sera la population touchée, alors que Gabriel Atal a recensé 11 millions de foyers appartenant aux “catégories populaires et classes moyennes”. Selon les sources de Bercy, cela pourrait s’appliquer aux 50 % de Français les moins aisés (5 premiers déciles de revenu), soit ceux dont le revenu imposable est au maximum de 14 100 € par action. Il faudra aussi décider si le bonus sera attribué aux plus gros lancers.

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Cet été, la première version du dispositif « grandes roues » prévoyait des primes de 100 à 300 euros pour ces bénéficiaires. Mais de tels montants sont-ils encore possibles pour le futur mécanisme ? L’exécutif a budgétisé 1,6 milliard cette fois, soit 20 % de moins que les 2 milliards prévus pour la première version de l’appareil l’été dernier. “Avec une décote de 30 centimes, on a montré qu’on n’était pas dans la logique du moins disant pour protéger les Français”, se défend-on à Bercy.

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